160. Le chateau François 1er de Villers-Cotterêts.
" La cour du puits serait donc le modèle de la cour carrée . Le pavillon de Marsan la réplique du Pavillon de l'auditoire ? et la façade sud de Villers ( rue a . Briand) la version originale des Tuileries du même Henri II ?
....., Pierre Lescot , a réalisé, à quelques années de distance, les deux escaliers droits de Villers et du Louvre, et que le même Le Nôtre a dessiné les deux jardins un siècle plus tard! "
« François 1er y a sculpté ses salamandres ; Henri II, son chiffre et celui de sa femme Katerine de Médicis.
Les deux chiffres, qui se composent de la lettre K et de la lettre H, sont renfermés dans les trois croissants de Diane de Poitiers. » A. Dumas. Mes mémoires. Chap. I
Le Château et la luxure.
« Il y avait là un château Renaissance, fort beau, jadis royal, qui avait été donné par Louis XIII à son frère, avec le duché de Valois, et qui était resté un apanage de la famille d’Orléans, c’est-à-dire de la branche cadette des Bourbons. Louis XIV y était venu faire sa cour à Henriette d’Angleterre, aimable belle-sœur que son mari, Philippe d’Orléans, négligeait pour « mignarder avec un favori, le chevalier de Lorraine «. Plus tard, le roi y avait amené Louise de la Valliére et avait présenté la favorite à Madame Henriette, qui avait dû faire les honneurs de la maison à son ancienne fille d’honneur.
Le 1er septembre 1715, Philippe d’Orléans, fils du précédent, devint régent de France. Pendant huit ans, Villers-Cotterêts fut « le vide bouteille des roués et des libertins » qui formaient la cour du régent. « Il se fit au château, écrit Saint-Simon, des orgies indescriptibles, des soupers où les convives, hommes et femmes, n’avaient aucun vêtement. » Une lettre de Mme Tencin précise qu’on appelait ces réunions « les nuitées d’Adam et Eve ». Le duc de Richelieu ajoute :
« Mme de Tencin, qui conduisait les soupers, décida qu’après le champagne on éteindrait les lumières et que tous les convives nus se flagelleraient mutuellement, en se cherchant au hasard dans l’obscurité, ce qui fut fait de point en point, dont Son Altesse se divertit beaucoup… L’amour de tous plaisirs sans retenue se communiquait aux officiers du château et même aux gens du bourg de Villers-Cotterêts, dont les mœurs se trouvèrent fort relâchées. D’ailleurs il n’était point rare de voir le Régent inviter, à ses fêtes et soupers, des notables habitants dudit bourg qui ne pouvaient en différer et aussi, souvent, des officiers de tous emplois et qualités, ou simples gardes de ses jardins(1)…
Il fallait rappeler ces scandales, car ils avaient, même après cinquante ans, laissé des traces dans les esprits et ils expliquent, pour une part, l’indulgence cynique et naïve que Dumas père montrera toujours pour le libertinage. »
(1) Texte cité par Ernest Roch dans le « château de Villers-Cotterêts », page 248. Ce travail dans le « Bulletin de la société historique régionale de Villers-Cotterêts », page 22-346, année 1909.
Texte tiré du livre « Les trois Dumas » de André Maurois de l’académie française.
Le jeu de paume.